Litige Arm-Qualcomm : bras de fer pour contrôle des processeurs PC
Les litiges entre Arm et Qualcomm ont commencé cette semaine et les deux entreprises se sont lancées les premiers coups en salle de tribunal. Comme prévu, Arm a accusé Qualcomm de violation de contrat en lançant ses processeurs Snapdragon X pour PC avec des cœurs polyvalents conçus par Nuvia, tandis que Qualcomm a accusé Arm de concurrencer ses propres clients en offrant des plans de puces complets pour les processeurs client et datacenter, selon Reuters.
Les accusations et les différends
Le conflit a commencé après que Qualcomm a acquis Nuvia pour 1,4 milliard de dollars en 2021 et a poursuivi le développement de ses cœurs personnalisés basés sur Armv8.2 qui sont désormais utilisés à l’intérieur des processeurs Snapdragon X. Arm affirme que Qualcomm a violé son accord en ne parvenant pas à renégocier les termes suivant son acquisition de Nuvia, ces conceptions nécessitant le respect des taux de redevance plus élevés de Nuvia.
En guise de remède, Arm demande la destruction de toutes les conceptions de Nuvia développées avant la fusion. Toutefois, Qualcomm soutient que son accord de licence d’architecture (ALA) couvre pleinement les conceptions de Nuvia. Cette différence de royalties aurait coûté à Arm environ 50 millions de dollars de revenus annuels, ce qui représente une somme importante pour l’entreprise.
Les actions de Qualcomm et les préoccupations d’Arm
Qualcomm soutient que les actions d’Arm sont motivées par des projets de concurrence avec ses clients, maintenant qu’elle propose des sous-systèmes de calcul CPU pour les processeurs client et datacenter et d’autres cas d’utilisation. En justice, Qualcomm a présenté des documents internes d’Arm suggérant que l’entreprise envisageait de concevoir ses propres puces, ce qui en ferait un concurrent majeur pour ses propres clients, y compris Qualcomm. René Haas, PDG d’Arm, a rejeté ces allégations, affirmant que bien qu’Arm explore diverses opportunités commerciales, pour l’instant, elle n’a pas l’intention de vendre du matériel réel, comme des processeurs.
Haas a également défendu les lettres qu’Arm a envoyées à des dizaines de clients de Qualcomm, dont Samsung (qui utilise des processeurs conçus par Qualcomm dans ses smartphones et PC), les mettant en garde contre les conséquences potentielles du conflit. Les avocats de Qualcomm ont qualifié ces lettres de trompeuses, affirmant qu’elles étaient conçues pour perturber les relations de Qualcomm avec ses clients. Haas a maintenu que ces lettres étaient nécessaires pour répondre aux questions des partenaires industriels préoccupés par les implications du litige.
Les enjeux pour Arm
Arm accorde des licences pour ses cœurs CPU et GPU ainsi que son architecture d’ensemble d’instructions à des centaines de clients dans le monde entier. Permettre à Qualcomm d’éviter les taux de redevance plus élevés pourrait compromettre son modèle économique, c’est pourquoi l’entreprise a dû agir de manière agressive. Haas a qualifié la situation d’inédite, soulignant que l’entreprise se concentre sur la protection de ses intérêts commerciaux à long terme.
Qualcomm verse actuellement environ 300 millions de dollars par an à Arm en frais, selon l’analyste de Bernstein Stacy Rasgon. Par conséquent, il est crucial pour Arm de s’assurer que Qualcomm respecte ses politiques de licence. Si d’autres concepteurs de CPU suivent l’exemple de Qualcomm, l’activité d’Arm pourrait être gravement touchée.
Source : www.tomshardware.com