Adobe sous le feu des critiques pour ses nouvelles conditions d’utilisation
Nouvelles conditions de service d’Adobe : ce qu’il faut retenir
Un changement qui a provoqué la colère des utilisateurs
En février dernier, les utilisateurs d’Adobe ont été surpris par les nouvelles conditions de service mises à jour en toute discrétion. En effet, l’entreprise a indiqué qu’elle pouvait accéder au contenu des utilisateurs “par des méthodes automatisées et manuelles” et utiliser des “techniques telles que l’apprentissage machine afin d’améliorer [ses] services et logiciels”. Cette mise à jour a été mal interprétée par de nombreux utilisateurs, qui ont cru que l’entreprise les contraignait à accorder un accès illimité à leur travail, dans le but de former l’IA générative d’Adobe, connue sous le nom de Firefly.
Une clarification tardive d’Adobe
Face à la vague de contestations, Adobe a publié une clarification : dans une version mise à jour de son accord de service, l’entreprise s’est engagée à ne pas former l’IA sur le contenu des utilisateurs stocké localement ou dans le cloud, et a offert aux utilisateurs la possibilité de refuser l’analyse de contenu. Cette réaction fait suite à des poursuites en propriété intellectuelle, la langue ambiguë utilisée pour mettre à jour les termes précédents mettant en lumière un climat de scepticisme aigu parmi les artistes, nombreux à dépendre d’Adobe pour leur travail.
Les termes mis à jour n’octroient pas à l’entreprise la propriété du contenu et Adobe assure ne jamais utiliser le contenu des utilisateurs pour former Firefly. Cependant, cette incompréhension a provoqué un débat plus large sur le monopole de l’entreprise et sur la menace qu’un tel changement représente pour les artistes. Certains, comme Jon Lam, storyboard artist chez Riot Games, restent sceptiques quant à l’utilisation de leur travail pour former Firefly sans leur consentement malgré la clarification d’Adobe.
Des inquiétudes récurrentes sur l’utilisation non consentie du travail créatif
Les craintes concernant l’utilisation non consentie et la monétisation du travail créatif par des modèles d’IA générative ne sont pas nouvelles. L’année dernière, l’artiste Karla Ortiz a découvert des images de son travail utilisant son nom sur divers modèles d’IA générative, ce qui a entraîné une action en justice contre Midjourney, DeviantArt et Stability AI. D’autres artistes, tels que Greg Rutkowski, ont également été confrontés à des situations similaires.
En tant que propriétaire de Photoshop et créateur de PDF, Adobe domine le secteur depuis plus de 30 ans. Une tentative d’acquisition de l’entreprise de design produit Figma a été bloquée et abandonnée en 2023 en raison de préoccupations antitrust, confirmant ainsi sa position de poids lourd du marché.
Source : www.wired.com