Intel peine à trouver des clients pour ses unités de fabrication : TSMC exclut d’acquérir ses installations
Les défis d’Intel pour trouver des clients pour sa division Intel Foundry ont soulevé des inquiétudes quant à la viabilité de la stratégie IDM 2.0 de Pat Gelsinger et ont ravivé les rumeurs concernant les éventuels projets de l’entreprise de céder ou de vendre sa capacité de production. Mais seules quelques entreprises dans le monde pourraient potentiellement se permettre et exploiter les fonderies d’Intel. Parmi elles, on retrouve TSMC, qui affirme ne pas être intéressée par l’acquisition de ces installations. “Sommes-nous intéressés par l’acquisition des fonderies d’IDM ?” C.C. Wei, PDG de TSMC, a demandé de manière rhétorique lors de l’appel aux résultats de l’entreprise s’il était intéressé par la reprise des fonderies d’Intel. “La réponse est non, d’accord ? Non, pas du tout.” L’acquisition des fonderies d’Intel serait un gros contrat pour toute entreprise, car reprendre la capacité de production d’Intel représente un défi financier, technologique, réglementaire et peut-être même idéologique.
Les défis liés à l’acquisition des fonderies d’Intel par TSMC
Tout d’abord, Intel dispose de vastes capacités de production. La société peut rivaliser avec TSMC et Samsung Foundry en termes de production et coûterait des sommes d’argent considérables à exploiter. Bien que TSMC ait beaucoup d’argent (et puisse probablement emprunter), il serait probablement difficile pour l’entreprise de financer une transaction de cette envergure.
Deuxièmement, ces fonderies sont principalement utilisées pour fabriquer les produits d’Intel selon ses propres technologies de processus et sont configurées en conséquence. La rééquipement de ces fonderies coûterait des dizaines de milliards de dollars, ce qui représenterait un fardeau financier massif pour toute entreprise. Pourtant, le rééquipement des fonderies produisant ses propres produits serait une routine pour Intel.
Troisièmement, si TSMC acquérait les actifs de production d’Intel, les chevauchements d’installations et les différences majeures seraient abondants, ce qui entraînerait des coûts supplémentaires et des marges plus faibles pour le plus grand fabricant mondial de puces en sous-traitance.
Enfin, l’approbation éventuelle par les autorités d’une acquisition des actifs de production d’Intel par TSMC serait probablement un cauchemar. D’une part, cela ferait de TSMC le plus grand fabricant de puces au monde sans rivaux comparables en termes de capacité de production ou de revenus, ce qui ne plairait pas aux régulateurs. D’autre part, il est extrêmement peu probable que le gouvernement américain permette à une entreprise taïwanaise d’acquérir Intel, l’une des entreprises américaines les plus importantes pour des raisons géopolitiques, politiques et technologiques.
Source : www.tomshardware.com