La nationalisation rampante de l’IA : quel futur pour l’intelligence artificielle?
Les intelligences artificielles sont de plus en plus souvent utilisées au service des objectifs nationaux, en tant qu’éléments clés pour atteindre des buts stratégiques. Faut-il s’indigner de cette tendance ou simplement l’accepter comme une réalité inéluctable? Quelle que soit la réponse à ces questions, il est essentiel que la conscription des IA soit connue du grand public, qu’elle soit contestée ou non.
Des avancées rapides vers une intelligence machine
Les laboratoires d’intelligence artificielle de premier plan estiment qu’un modèle “plus intelligent qu’un lauréat du prix Nobel dans la plupart des domaines pertinents – biologie, programmation, mathématiques, ingénierie…” devrait voir le jour d’ici “2026 ou 2027”, selon le PDG d’Anthropic, Dario Amodei. Cela représente un délai de 12 à 36 mois à partir de la rédaction de cet article.
Une enquête plus large menée en 2024 auprès de 2 000 chercheurs en IA a évalué la probabilité d’une intelligence artificielle de niveau humain d’ici 2027 à seulement 10%, ce qui représentait tout de même une avancée considérable par rapport aux précédentes itérations de la même enquête.
Il convient de distinguer ces intelligences artificielles plus générales (ou des constructions dignes d’un prix Nobel) de la soi-disant “superintelligence” – un agent prenant des mesures plus capable et intelligent que des organisations entières, voire dans certaines définitions, que l’ensemble de l’humanité.
La tendance vers la nationalisation de l’IA
De nos jours, les progrès réalisés par les LLMs et l’IA de manière plus générale sont assez impressionnants et s’améliorent rapidement (par exemple en vérifiant leurs propres réponses et en les réfléchissant). Mais pourquoi penser que ces avancées sont nationalisées?
Malgré la disponibilité gratuite d’Alphafold 3, capable de “prédire la structure et les interactions de toutes les molécules de la vie”, supervisée par Demis Hassabis de Deepmind, et la mise à disposition de versions de ChatGPT et d’IA ouvertes par Meta, la tendance à la nationalisation de l’IA semble prédominer.
Et si nous imaginions un monde où les nations coopérantes rassemblaient leurs meilleurs talents et mutualisaient leurs ressources pour développer et comprendre de manière incrémentielle une intelligence artificielle puissante? Une telle approche est-elle naïve ou nécessaire?
Source : www.freethink.com