OpenAI et Tribeca présentent 5 films générés par l’IA pour le festival.
OpenAI a conclu un accord avec le Tribeca Film Festival et va présenter cinq courts métrages réalisés à l’aide de son moteur vidéo d’intelligence artificielle, Sora. Sora a été annoncé en février et est capable de créer des clips de forme longue multi-shots à partir d’une seule instruction, ce que d’autres outils vidéo d’IA ont du mal à réaliser. Le modèle n’a pas encore été rendu public, OpenAI se concentre plutôt sur sa mise entre les mains des cinéastes et des créatifs pour le pousser dans ses retranchements et améliorer les données d’entraînement. L’accord avec Tribeca verra cinq cinéastes utiliser Sora pour créer des courts métrages originaux exclusivement pour le festival. Il n’est pas clair s’ils devront être entièrement réalisés en Sora ou si Sora peut être utilisé en combinaison avec des techniques traditionnelles.
Les créateurs des courts métrages
Les cinq réalisateurs créant des Sora Shorts pour Tribeca sont l’actrice et réalisatrice Bonnie Discepolo, la réalisatrice Ellie Foumbi, l’écrivaine et réalisatrice Nikyatu Jusu, le réalisateur Reza Sixo Safai et la réalisatrice primée aux Emmy Awards Michaela Ternasky-Holland. Chacune de leurs créations, spécialement réalisées pour le festival de Tribeca et sous forme de courts métrages plutôt que de productions complètes, sera présentée le 15 juin. Les cinéastes ont eu quelques semaines seulement pour terminer leurs projets, afin de montrer les gains de productivité pouvant être obtenus en utilisant des outils d’IA dans le cinéma.
Qu’est-ce que Sora et pourquoi les cinéastes l’utilisent-ils?
Sora a été annoncé en février 2024 par OpenAI. Il s’agit d’un modèle de diffusion de transformateur capable de générer des clips vidéo de forme plus longue (jusqu’à une minute) avec des personnages cohérents et un mouvement fluide. Contrairement à d’autres outils comme Runway ou Pika Labs, il peut créer plusieurs plans à partir d’une seule instruction, par exemple en commençant par un gros plan d’un personnage puis en le montrant s’éloigner. D’autres modèles ont tendance à se concentrer sur un seul plan et à créer des clips de trois secondes.
En raison du réalisme et du potentiel de mauvais usage, OpenAI l’a déployé progressivement, en commençant par son propre groupe de test pour repousser ses limites, puis avec un groupe central de réalisateurs de films numériques. Ils étendent désormais l’accès à davantage de réalisateurs traditionnels et grand public grâce à Tribeca. Adobe a également travaillé avec OpenAI pour intégrer potentiellement Sora dans une future version de son logiciel phare de montage vidéo, Premiere Pro. Cela permettrait de créer des plans B-roll directement dans la timeline ou d’étendre un clip existant si vous n’avez pas filmé une séquence suffisamment longue.
Les préoccupations des cinéastes concernant l’IA
L’utilisation de l’intelligence artificielle dans le domaine créatif a été controversée. Cela est en partie dû aux préoccupations concernant la provenance des données utilisées pour entraîner les modèles, mais aussi à l’impact qu’elle aura sur les emplois créatifs, notamment dans les effets visuels. Cependant, le point de vue positif se concentre sur la capacité pour plus de cinéastes de créer des œuvres plus immersives avec un budget plus restreint, débloquant ainsi des imaginations de manières jusque-là impossibles.
Avec l’IA capable de générer des plans B-roll, d’étendre des plans et même de créer des effets visuels, lorsqu’elle est combinée avec des techniques traditionnelles de réalisation, un cinéaste pourrait créer un blockbuster avec un budget indépendant. Dans le cadre de cet accord, les cinéastes ont été formés à l’utilisation de Sora et d’autres outils d’IA par OpenAI pour leur permettre de réaliser leurs créations. Ils devaient également respecter les règles négociées par le SAG et d’autres syndicats l’année dernière en ce qui concerne l’utilisation de l’IA.
Source : www.tomsguide.com